À travers une collection de portraits questions/réponses, l’Union présente les membres de l’association. Aujourd’hui Pascale Marin.

 

Quand et comment t’es-tu intéressée à la prise de vue ?

J’ai commencé à m’intéresser à la fabrication des films vers l’âge de 12 ans quand un cinéma a ouvert ses portes dans la petite ville où j’habitais.

 

Quels films t’ont particulièrement marqué visuellement, au point de t’intéresser spécifiquement au travail de l’image ?

Les films de Wong Kar Wai : Chungking Express, Happy Together. La scène de débarquement de Saving Private Ryan de Steven Spielberg.

 

Quelle a été ta formation initiale ?

L’école Louis Lumière.

 

Quand et dans quel contexte as-tu commencé à travailler en tant que chef-opératrice ?

Dès ma sortie de l’école sur des courts métrages puis la fidélité de certains réalisateurs rencontrés m’a permis quelques années plus tard de signer l’image de leur premier long métrage.

© Cyril Gomez – « Comme un chien dans une église » de Fabien Gorgeart produit par Drablanc

 

 

Sur quels types de films as-tu travaillé et quel serait le meilleur prochain projet ?

J’ai travaillé sur des premiers films d’auteur à petit budget. Le meilleur prochain projet serait un film qui fait battre le cœur d’émotion, d’excitation, d’envie avec un budget un peu moins serré.

 

Quelles sont tes sources d’inspiration artistiques ?

Je suis une grande admiratrice du travail de Roger Deakins avec un faible particulier pour Assassination of Jesse James et Revolutionary Road. En photo, le travail de Gregory Crewdson depuis Beneath the Roses me fascine. Mais quand je suis sur un projet, mes sources d’inspirations dépendent des échanges de références qui s’instaurent avec le réalisateur.

© Ivan Mathie – « La pièce manquante » de Nicolas Birkenstock produit par Stromboli

 

 

Te souviens-tu de regrettables gaffes, instructives au final ?

Une belle erreur d’inattention sur un de mes premiers courts, en super 16 un ralenti à 30 i/s et un oubli complet du réglage de l’obturateur sous la lumière d’un HMI. Au final, un très beau plan où le léger flicker vient rappeler le battement des ailes du papillon posé sur le visage de l’enfant filmé en gros plan. Aujourd’hui, je dirais que mes gaffes sont plus politiques que techniques. Quand lâcher, quand tenir bon ?

« Le bout des Doigts » de Nicolas Birkenstock produit par Bianca Films

 

As-tu connu des moments de doute sur ton travail ou ton milieu professionnel ?

Je connais des moments de doute quand je ne travaille pas. Dès que je tourne, ces doutes s’estompent.

 

As-tu déjà souhaité passer à la réalisation ?

Jamais sérieusement.

 

Qu’est-ce que tu aimes et qu’est-ce que tu n’aimes pas dans ton métier ?

J’aime le travail d’une équipe toute entière tournée vers un but impalpable et les échanges de sourires quand la prise est bonne pour tout le monde.
Je n’aime pas ne pas savoir dire à mon fils si je passerai les prochaines vacances avec lui.
J’aime partir loin (ce qui n’est pas contradictoire avec la phrase précédente).
J’aime regarder un film sur lequel j’ai travaillé et qu’il arrive à m’emporter au point d’avoir l’impression parfois que l’image n’est pas de moi.

 

Quel conseil donnerais-tu à un aspirant chef-opérateur ?

De respecter ses équipes. De penser au film et pas à sa bande démo.
Que c’est le plus beau métier du monde mais qu’on ne sauve la vie de personne.

 

Pascale Marin sur le site de l’Union des chefs-opérateurs