Tourné au début de l’année 2022, le film sobrement intitulé « Marinette » est le premier biopic consacré à une sportive en France. Il raconte l’histoire de Marinette Pichon, pionnière du football féminin français et l’une des plus grandes stars de ce sport, devenue la première Française à signer dans la ligue professionnelle américaine et la joueuse la plus capée de l’équipe de France.
Au-delà du football, et selon la volonté de sa réalisatrice Virginie Verrier, le film est aussi le portrait d’une jeune fille issue d’un milieu populaire que rien ne prédestinait à cette carrière extraordinaire, et aborde les questions des violences conjugales, de l’évolution et de la reconnaissance du football féminin et de l’émancipation que permet le sport.
Xavier Dolléans, Directeur de la Photographie du film, parle des origines du projet et de sa préparation pour ses sept semaines de tournage.
« Nous avons eu une longue phase de préproduction, avec des préparatifs qui ont commencé en septembre 2021 pour un tournage en janvier 2022 », se remémore t-il. « Très vite, de nombreuses questions se sont posées : comment allons-nous filmer les matchs ? Comment va-t-on reproduire les stades américains depuis un tournage en France ? Quelles seront les caméras utilisées ? Et ainsi de suite.
« Ces questions nous ont conduits à collaborer avec MPC, un entreprise spécialisée dans les effets visuels et très expérimentée dans les techniques de duplication des foules nécessaires pour remplir les stades, qui constituent une grande partie de l’histoire.
L’équipe de production a filmé des matchs dans plusieurs stades, dont une bonne partie au stade Jean Bouin, une enceinte habituellement réservée aux matchs de l’équipe de rugby du Stade Français.
Très vite, Xavier Dolléans s’est rendu compte que la duplication des plans de foule prendrait énormément de temps. Après avoir discuté avec Laurent Larapidie, superviseur VFX de MPC, il a été décidé que ce dernier, ainsi qu’un assistant caméra, formerait une équipe séparée travaillant indépendamment de l’unité principale pour gérer les figurants afin de réaliser les scènes en question.
« J’avais des stades entiers à remplir avec 70 figurants », se souvient Larapidie. « Nous filmions ces figurants sous différents angles, en changeant fréquemment d’accessoires et de vêtements. Nous changions aussi fréquemment leur position. C’était un exercice qui prenait beaucoup de temps, et la possibilité de travailler de manière autonome sur cette partie du tournage nous a permis, ainsi qu’à la production, de gagner un temps considérable ».
« Nous avons évidemment utilisé des simulations de foule en images de synthèse pour les angles très larges, mais la possibilité d’utiliser des « éléments de foule » nous a donné plus d’occasions d’obtenir des effets convaincants », ajoute-t-il. « J’ai été immédiatement intéressé lorsque j’ai appris que l’équipe avait la URSA Mini Pro 12K sur le plateau. En tant que superviseur VFX, je recherche toujours la perfection technique : une résolution maximale, moins de distorsion, un workflow couleur simple et une facilité de gestion. »
Larapidie poursuit : « En général, ce que nous voulons, c’est une bonne profondeur de champ avec le moins de bruit et d’aberrations chromatiques possible, contrairement à un directeur de la photographie qui préférera typiquement un visuel complètement différent. Nous ne recherchons pas la même chose.
« De plus, c’est une caméra facile à installer, simple à utiliser et bien conçue. Je n’aurais pas nécessairement eu confiance en d’autres caméras pour ce tournage. L’équipe technique m’a fait faire un rapide tour d’horizon pour m’expliquer son fonctionnement, et très vite, j’étais prêt à partir.
« De plus, elle est relativement légère et nous pouvions la monter sur un slider, ce qui nous permettait d’être mobiles. Cela a facilité son utilisation sur la pelouse ainsi que sur les changements d’angle. J’ai beaucoup travaillé sur des stades dans le passé, mais c’était la première fois que je pouvais filmer ces éléments de foule moi-même.
La URSA Mini Pro 12K était équipée d’objectifs anamorphiques Atlas Lens Co. Orion (et parfois d’objectifs Angénieux 56-152 T4.0 anamorphiques). La plupart des plans VFX ont été capturés en 8K à 48 images par seconde et tournés au format 2:39 pour correspondre aux caméras de l’unité principale.
Le superviseur VFX Niranjan Siva confirme les avantages de travailler avec des fichiers haute résolution en post-production. « Nous avons travaillé sur des fichiers EXR 4K, échantillonnés à partir de 8K par le laboratoire, suivis d’un flux de travail ACES avec gestion des couleurs. La valeur ajoutée réside dans la possibilité de recadrer ou de zoomer sur les images sans sacrifier la qualité. C’est un avantage appréciable pour maintenir un niveau de détail élevé », a-t-il déclaré.
Ce sentiment est partagé par Dolléans. « Dans l’industrie cinématographique, il n’est pas rare que les techniciens d’effets visuels soient appelés à faire des miracles sur des scènes qui manquent de détails et de résolution. Avec le capteur 12K de Blackmagic, ce problème n’existe pas « , note-t-il.
En plus de son utilisation pour la duplication de foules, Dolléans a utilisé la URSA Mini Pro 12K pour filmer des scènes sur écran bleu, par exemple pour simuler le stade derrière la tribune des commentateurs, ainsi que des vues générales et des « beauty shot ».
« À la fin de chaque journée, lorsque tout le monde rangeait le matériel, je parlais à la réalisatrice et elle me disait qu’elle voulait profiter des couleurs du paysage pour faire quelques prises de vue », conclut Dolléans. « L’accès à une URSA 12K dépouillée avec un objectif anamorphique m’a permis d’aller filmer ces moments sans avoir besoin d’une équipe de soutien et d’enrichir la narration du film.
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