L’Union des Chefs Opérateurs se joint à son président Philippe Brelot pour rendre hommage à Morvan Omnès, Milo Omnès, et Hervé Ribatto
Morvan mon ami, mon compagnon, mon machino,
Un ou une machiniste sur un tournage est là pour effectuer les mouvements de « l’appareil » et de ses opérateurs, mais aussi pour en assurer la sécurité… une proximité et une confiance qui nous ont amenés à tisser des relations fortes qui au fil du temps, allaient bien au-delà du travail. Il aura fallu ce jour maudit du 23 avril 2021 pour que cette solide amitié soit brisée net.
Morvan, Milo, Hervé et Timothée dans cette voiture à ce mauvais endroit à ce mauvais moment… la force et la violence de la destinée ne se contrôle pas et elle nous laisse désarmés face à cette injustice.
Comment te décrire Morvan pour ceux qui n’ont pas eu la chance de te connaître… J’avais l’habitude de parler de toi aux réalisateurs en ces termes : Morvan est composé pour un tiers de bon granit breton, un gros tiers de tendresse, de ton sourire et du charme de ta voix grave, un autre grand tiers de malice, d’espièglerie et d’humour et enfin un quatrième tiers de grand professionnalisme… Et si jamais le réalisateur ou la réalisatrice m’objectait que cela faisait quatre tiers je répondais que c’était comme ça Morvan, un homme entier et plus encore.
Dire que tu me manques n’est pas assez, dire que je ne te verrais plus soulever des caméras et des matériels énormes sans ciller et juste après pousser des Dollies et déplacer des grues avec la légèreté et la souplesse d’un chat est inconcevable. Dire que nous ne nous verrons plus, dire que nous ne referons plus le monde ensemble est impossible.
Ton équipe était à ton image, solide, fidèle et fière de la qualité du travail bien fait. J’ai un peu côtoyé Hervé un autre solide gaillard avec ce bel accent du sud, bienveillant comme toi. Comme on dit d’une « tenue », il t’allait bien. Timothée Anciaux je ne le connaissais pas beaucoup, mais on n’est pas dans ton équipe par hasard, une affinité et une amitié de compagnons en est le liant. À cette heure où il est en réanimation aux urgences, nous lui souhaitons la force, le courage et le meilleur.
Milo ton fils, ton portrait craché, débutait… 19 ans le bel âge pour débuter sur ses premiers plateaux, le bel âge, mais qui ne doit pas s’arrêter là, et à qui on ne doit pas arracher les ailes. Notre seule infime consolation c’est qu’il n’est pas parti seul, mais à tes côtés et sous la bienveillance d’Hervé.
Aujourd’hui je te pleure l’ami, je vous pleure les amis, ce qui te ferait bien rire Morvan, juste avant que tu ne pleures avec nous… Puis nous rirons avec tes amis et tes proches parce qu’il sera impossible de parler de toi, de vous, sans que nous ne puissions rire… et pleurer.
Adieu l’ami, Yec’hed mat !
Philippe Brelot
Photo de couverture ©Andrea Forssell
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