4K, 8K, 12K. Pour la première fois de l’histoire du cinéma et de la VOD, un téléspectateur moyen dispose dans son salon d’un écran dont la résolution – et la gamme dynamique – rivalisent dangereusement avec celles de nos caméras de tournage.

Dans cette folle course aux K, les professionnels hésitent sur la stratégie à adopter.
Le salon Paris Images tentera de faire un point d’étape.

Il est vrai qu’à première vue la résolution d’un capteur 8K semble inutilement élevée au regard des limitations de la perception humaine, établie un peu au-dessus de 3K.

Il est en revanche moins connu que le transfert à une résolution inférieure diminue sensiblement le bruit – et donc permet de tourner en basse lumière si nécessaire. Une réduction de 8K à 4K équivaut à -3dB en bruit.

Et pour ceux qui craignent une inflation de Terabytes, le chef opérateur des derniers films et téléfilms de David Fincher offre un contre-argument… de poids:

« Nous avons fait des tests et cherché à faire passer le taux de compression RAW de 4:1 en 6K à 8:1 en 8K », explique Eric Messerschmidt. « Nous avons non seulement constaté une augmentation significative de la qualité tant au niveau de la couleur, de la fidélité et de la réduction du bruit, mais également que la taille du fichier ne changeait pas du fait du changement de compression. C’était une évidence et il n’y a pas eu de coûts supplémentaires pour la production en termes d’archives car les besoins en espace étaient identiques ».(1)

Enfin, pour corser le débat, les 12K de la petite dernière de Blackmagic sont répartis selon une mosaïque qui n’a plus rien à voir avec celle de Bayer, ni celle des C-MOS d’ailleurs. Les 12K de l’acquisition lui servent principalement à générer des images de résolution inférieure, mais mieux définies (cette vidéo YouTube en 8K est assez édifiante).

Le Salon virtualisé Paris Images hébergera le 27 janvier à 15h un débat intitulé « Le 8K, est-ce bien raisonnable? » Organisé par la CST et FICAM, il réunira cinq intervenants dont Malory Congoste, Cheffe opératrice membre de l’Union des Chefs Opérateurs. L’inscription est gratuite, et le débat sera modéré par Béatrice Bauwens de Mikros.

(1) Extrait traduit d’un papier en anglais de NoFilmSchool