Notre nouveau partenaire Zebra (anciennement Cartoni) nous a fait le plaisir de nous inviter au Studio LB le 5 mars dernier. Au programme : explorer la gamme de projecteurs et leurs accessoires dédiés à la réflexion mais aussi mesurer l’efficacité photométrique de ces miroirs qui reviennent au goût du jour.
Légèreté, diversité des diffusions
Depuis quelques années, plusieurs fabricants se sont remis à plancher sur cette façon d’éclairer. Plusieurs aspects intéressants méritaient d’être creusés.
L’intérêt de déplacer une source sans déplacer un projecteur est trivial mais il y a d’autres avantages qui ne sont pas forcément évidents à première vue, comme la possibilité de modeler le faisceau avec des surfaces différentes, voire même multiplier les réflexions pour créer un résultat complexe. On se permet d’essayer plus de choses car on hésite moins à accrocher un miroir qu’un projeteur de 50 Kg.
Par ailleurs, l’utilisation d’un miroir diminue la quantité de chaleur transmise au sujet, puisque le miroir en absorbe une partie, ce qui est notamment intéressant dans le cas où on utilise des projecteurs puissants.
Loi du carré inverse de la distance
Un avantage fondamental est la maitrise de la distance. On peut, si besoin, augmenter considérablement la distance parcourue par la lumière avant de toucher son sujet par un jeu de plusieurs réflexions. Cela produit un effet qui peut-être particulièrement recherché : très peu de variation de luminance sur un sujet en mouvement. On a par exemple en tête le trajet d’une personne en train de marcher ou le problème d’une interview pendant laquelle la personne filmée passe son temps à s’avancer puis s’adosser à sa chaise. Pour peu qu’il fasse un peu chaud, le rendu sur la peau peut aussi varier de façon notable selon que le visage est proche ou éloigné. C’est ici que la loi du carré inverse de la distance est notre amie. Mais une question se pose : y a t’il une perte de puissance lorsqu’on renvoie un faisceau dans un miroir ?
Les optiques pour projecteurs
Une première solution très simple pour conserver l’énergie lumineuse est de faire en sorte que le faisceau ne sorte pas du miroir : c’est le cas de nouvelles lentilles qui focalisent le faisceau. Chez Dedolight, ce sont les DPBA (Dedolight projection beam attachment), qui transforment le faisceau classique conique en faisceau parallèle, optimisé pour les miroirs. Ce sont des lentilles asphériques, assez complexes et chères mais très performantes. À manier donc avec précaution.
Selon le constructeur, ces lentilles ont été étudiées pour multiplier par 2, voire 3, le rendement des projecteurs par rapport à une lentille Fresnel.
Dans notre test, à une distance de 5m, nous avons ainsi pu relever un diaph de 8 + 3/10e pour le Dled9 reglé en spot, contre 16 + 1/2 lorsqu’on lui ajoute le DPBA (noter qu’il faut régler le projecteur en flood max lorsqu’on l’utilise avec le DPBA) !
Nos mesures photométriques
Au studio nous avons testé plusieurs configurations et tenté quelques comparaisons. Nous avons comparé un faisceau provenant d’un Aputure 600 équipé d’un nez optique avec celui d’un DLED9 équipé de la lentille DPBA adaptée. L’efficacité du faisceau direct est bien supérieure avec la lentille DPBA et le rebond à 2m sur le cyclo creuse encore plus la différence.
Ainsi, pour des réglages caméra de 800 ISO (@25fps, shutter à 180°), le Dled9 équipé du DPBA et dirigé sur un miroir 4 (l’un des plus doux) permettait d’obtenir sensiblement le même diaph (2.8 + 1/3) sur le mur à 5m que l’Aputure 600X avec spotlight réglé à 50% et dirigé sur le même miroir 4 ! Alors que le 600X consomme 600W lorsqu’il est utilisé à 100%, tandis que le Dled9 n’en consomme que 90W.
mesure à 5m |
|||
lux |
diaph |
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Dled9 en direct
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Spot | 2080 | 8 +3/10e |
+ DPBA | 7810 | 16 + 1/2 | |
+ DPBA + nid d’abeille | 7030 | 16 + 2/10e | |
+ miroir 1 | 4640 | 11 + 6/10e | |
+ miroir 2 | 1300 | 8.0 | |
+ miroir 3 | 563 | 4 +9/10e | |
+ miroir 4 | 180 | 2.8 | |
Dled9 sur miroir 4 |
Spot | 2.0 | |
+ DPBA | 2.8 | ||
+ nez optique | 1.4 + 1/2 |
Quelques comparaisons pratiques
Autre test qui se rapproche d’un cas d’usage concret avec une puissance plus importante : remplir la plage d’un cadre de diffusion 120x120cm. D’un coté on utilise un projecteur Dedolight DPB70 avec un réflecteur 1x1m n°4 et de l’autre un projecteur Arri M90.
Nous avons placé les projecteurs de manière à obtenir une mesure de 16 diaphs dans le cadre sur toute la plage. Ensuite nous avons reculé le M90 de 4 mètres pour mesurer la perte de puissance : 4 diaphs.
Du coté DPB70 on nous avons reculé le réflecteur de 4 mètres sans constater aucune perte !
Comment intégrer ces nouveaux outils ?
Autre question soulevée lors de cet atelier : la compatibilité des lentilles DPBA avec d’autres marques ou comment profiter de cette nouveauté sans avoir à changer toutes nos listes. Il faudrait surtout envisager une manière de se familiariser avec ces outils sans changer toutes nos habitudes, en passant par des configurations hybrides notamment. Ici nous avons par exemple testé une lentille DPBA sur un projecteur Prolycht, l’Orion 300; qui présente des intérêts indéniables en terme de puissance et de consistance en couleurs.
Nous avons aussi exploré l’usage de nez optique, même si la perte de flux est logiquement plus grande puisque les couteaux coupent les bords du faisceau pour l’empêcher de déborder.
Des petits plus intéressants
Pour terminer cet atelier sur une note un peu moins technique, nous avons joué avec les couleurs et les réflexions que permettent ces faisceaux parallèles. Dedolight propose une gamme d’accessoires peu connus qui permettent de texturer un fond par un jeu de réflexions sur des mosaïques flexibles et de tailles différentes: les Eflects
Merci mille fois à Jean-Charles Pasquier chez Zebra pour l’organisation de cette matinée. Un atelier très complet dans des conditions vraiment confortables.
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